18 March 2007

Manif per l'occitan - revista de premsa (2)

Le Midi Libre d'auèi:
Des milliers de personnes réunies hier à Béziers pour « la défense et la reconnaissance » de l'occitan. Et le député Lachaud à la flûte...


Quinze mille personnes selon la police, 20 000 selon les organisateurs. Que l'on se place d'un côté ou de l'autre, la manifestation en faveur de la langue occitane dans les rues de Béziers s'est révélée hier être un succès. « Nous étions 10 000 à Carcassonne en octobre 2005 : ce qui veut dire qu'aujourd'hui, la mobilisation a dépassé le strict cadre militant », avançait ainsi David Grosclaude, président national de l'institut d'études occitan, l'une des six fédérations occitanes ayant appelé à manifester.

Au centre des revendications, les Occitans ont interpellé l'Etat français pour qu'il ratifie la charte européenne des langues régionales et minoritaires (la France est l'un des rares pays qui ne l'a pas encore ratifié), qu'il aménage l'article 2 de la Constitution et qu'il propose « une politique d'offre généralisée » en matière d'enseignement en occitan. En parallèle, la mise en place d'un service public radio et télévision, le soutien à la création artistique et l'implication des élus ont été exigés.

La centaine de maires, conseillers généraux, régionaux ou députés n'a d'ailleurs pas manqué d'apporter un soutien indéfectible. Venus des 32 départements de l'Occitanie, et même du Val d'Aran en Espagne ou de Guardia piemontese (Calabre), ces élus représentaient toutes les tendances politiques. Hélène Mandroux, maire de Montpellier, Jean-Louis Moudeng, maire de Toulouse, Philippe Bonnecarrère, maire d'Albi, Raymond Couderc, maire de Béziers, René Carrère, vice-président socialiste de la région Aquitaine représentant Ségolène Royal, n'ont rien trouvé à redire au discours d'Eric Andrieu qui s'exprimait au nom des six régions occitanes : « L'urgence pour l'Europe et laFrance est bien celui des langues. Maintenir partout la pluralité en rendant manifestes le sens et l'intérêt des différences est la seule manière de faciliter réellement la communication entre les langues et les cultures. »

Pour autant, si quelques jours avant la manifestation, des candidats à l'élection présidentielle étaient annoncés, seule Dominique Voynet avait fait le déplacement à Béziers, hier matin, avant de se rendre à Toulouse pour manifester contre le réacteur nucléaire de type EPR (lire aussi page 5). La candidate des Verts a ainsi rejoint les régionalistes sur l'ensemble des points revendiqués. « Il n'existe nulle part ailleurs qu'en France une telle défiance par rapport aux cultures et aux langues régionales. Nous croyons en une France plurielle, métissée, bigarrée qui reconnaît son passé et la pluralité des cultures qui l'ont fondé », avançait-elle en se déclarant favorable à une organisation fédérale des régions.

Compte tenu du succès populaire de la manifestation, il paraît que certains candidats, qui avaient préféré Toulouse à Béziers se mordaient hier soir les doigts : « J'espère qu'ils se les mordront longtemps », souriait David Grosclaude.

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