30 September 2007

Fahrenheit 9/11 | Missionnaire

Hier soir j'ai enfin vu Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. À l'époque de sa sortie, je n'avais pas trop voulu le voir parce que je m'étais dit : « Michael Moore est tellement habile et a un tel sens du montage, que de toutes façons il t'amène là où il veut. Et du coup, même s'il a raison, t'as l'impression d'avoir été manipulé. ». Évidemment , c'est toujours vrai, c'est même encore plus vrai avec Fahrenhet 9/11. Le film dure 2 heures et pourtant on ne les voit pas passer.
Bref, l'idée centrale du film c'est que Bush et les autres ploutocrates qui gouvernent les États-Unis envoient les soldats défendre leurs intérêts (et non ceux du peuple américain) en Irak. Ces braves bougres meurent donc pour le profit de Bush et non pour leur propre profit, vu que les prestations sociales pour les soldats et les vétérans ne cessent de baisser. Mais comment expliquer alors, que, malgré les morts, il y ait de plus en plus d'Américains qui s'engagent dans l'arméé ? C'est que justement, à cause des politiques mises en œuvre par Bush et compagnie, les Américains sont de plus en plus pauvres, et de moins en moins couverts. S'engager devient pratiquement l'unique voie de sortie de la misère pour nombre d'Américains.

Hasard, je lis en ce moment Missionnaire de Joann Sfar. Il y a un chapitre sur sa tournée aux États-Unis pour présenter Klezmer et le Chat du rabbin à des auditoires principalement juifs, et pour recueillir des documents sur le pogrom de Chişinău, en 1903, qui doit servir de toile de fond au tome IV de Klezmer. Et Sfar de s'horrifier des agissements des paysannes chrétiennes qui, sachant que leurs maris allaient tuer du Juif, cherchaient la carriole la plus grosse possible pour y entasser le plus de choses volées possibles. Mais la réponse est pourtant la même que pour Michael Moore, qui s'étonne de ce que de braves prolos américains, une fois en Irak, tuent des civils innocents : c'est la faim, la faim du prolétaire qui le pousse à accomplir des actes ignobles pour pouvoir bouffer. Nous les bourgeois, avec nos panses pleines, nous ne pouvons pas comprendre ce que c'est que la faim, la faim qui pousse à tout pour peu qu'on arrive à lui échapper.

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